Libertinage et peur de perdre l’autre : un paradoxe silencieux
Dans l’univers du libertinage, on parle souvent de liberté, de désir partagé, de nouvelles expériences. Mais ce dont on parle beaucoup moins, c’est de cette peur sourde qui s’installe parfois en silence : celle de perdre l’autre en cours de route.
Car oui, même dans un couple ouvert, même avec un accord mutuel, il peut arriver qu’une rencontre dérange, qu’un lien extérieur vienne faire vaciller la stabilité affective. Le libertinage, lorsqu’il n’est pas accompagné d’une vigilance émotionnelle, peut réveiller ce que l’on pensait avoir dépassé : la jalousie, la comparaison, l’insécurité.
Quand la liberté fait trembler les fondations
Ce paradoxe est frappant : on choisit le libertinage pour se sentir plus libre, plus vivant, plus complice. Et pourtant, une part de nous surveille, s’inquiète, anticipe le moment où l’autre pourrait s’attacher ailleurs, ou trouver “mieux”.
Ce n’est pas un aveu de faiblesse. C’est humain. L’amour, même libre, n’est jamais complètement détaché. Il porte en lui cette part de vulnérabilité qui dit : “j’ai peur de ne plus être suffisant(e)”.
Parler avant que ça casse
Dans un couple libertin, le dialogue est une nécessité absolue. Mais pas seulement pour définir des règles pratiques. Il faut aussi oser aborder ce qui fait mal, ce qui fait peur, ce qui trouble.
- Ai-je peur que tu ressentes plus pour quelqu’un d’autre ?
- Me sens-je encore désiré(e) dans notre lien ?
- Est-ce que cette liberté nous rapproche… ou nous éloigne peu à peu ?
Ces questions ne doivent pas être vues comme des remises en cause, mais comme des garde-fous émotionnels. Elles permettent de sécuriser ce que l’on construit, sans faire semblant.
Quand la peur devient boussole
Plutôt que de nier cette peur, il peut être utile de l’écouter. Elle dit quelque chose de précieux : que l’autre compte, que l’on tient à lui/elle. Elle rappelle que le corps est un vecteur, mais que le cœur, lui, reste engagé.
Le vrai risque, ce n’est pas d’avoir peur. C’est de faire semblant qu’on ne ressent rien.
Conclusion
Le libertinage peut ouvrir des portes merveilleuses… à condition de ne pas fermer les yeux sur ce qu’il remue. La peur de perdre l’autre ne doit pas être un tabou. Elle peut devenir un point d’ancrage, un rappel de ce qui vous lie au-delà du plaisir.
Être libre ensemble, c’est aussi se donner le droit d’avoir peur. Et de rester, malgré tout.
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